Nos résistants une fois regroupés, organisés, formés et armés, peuvent enfin passer l’action. Il faut distinguer deux périodes concernant le maquis de Lorris. Les opérations de guérilla menées depuis la forêt d’Orléans contre les Allemands après le débarquement du 6 juin 1944, et les opérations de libération du territoire au lendemain de l’assaut allemand contre le maquis le 14 août 1944.
Les réseaux de renseignements et les agents de liaison
Le maquis ne pouvait vivre sans être renseigné sur l’activité de l’ennemi et de français infiltrés. Les agents forestiers étaient chargés de surveiller les allées et venues en forêt et signalaient le moindre mouvement anormal. Tous les renseignements étaient regroupés au chantier forestier où M.Charton en faisait la synthèse et transmettait un rapport quotidien au PC du maquis.
Les opération militaires de harcèlement
L’objectif était d’harceler l’occupant en menant des actions de guérilla contre les troupes allemandes venant du sud de la Loire afin de ralentir leur progression vers le front de Normandie, puis d’entraver leur repli à partir d’août 1944.
Pour ce faire, les combattants du Maquis appliquaient la règle suivante : « ne jamais affronter l’adversaire lorsque il est en force, mais le harceler constamment et attendre qu’il soit en état d’infériorité pour attaquer ». Les principales missions des maquisards étaient :
– embuscades contre des convois de véhicules allemands
– sabotages de voies ferrées ou de ponts
– arrestations d’individus dangereux (collaborateurs, miliciens)…
Ces missions étaient encadrées, organisées, planifiées, mais certaines actions de petits groupes non contrôlés, agissant seuls au nom de la Résistance, mettaient elles régulièrement en danger la population locale. Ces actions ponctuelles ont d’ailleurs contribué à dévaloriser le maquis auprès de la population lorrissoise qui ne faisait pas forcément la distinction.
La libération d’Orléans, une mission retardée par une attaque qui tourne mal
Le Maquis de Lorris, sur décision unilatérale du colonel O’Neill, avait également pour mission de participer à la libération d’Orléans prévue le 15 Août. Le 12 Août le capitaine Albert se trouvait dans ce but au PC du colonel O’Neill à Vitry pour la mise au point des derniers préparatifs de la mission.
C’est Albin Chalandon qui prend alors le commandement du Maquis en l’absence du capitaine Albert. Afin de se procurer des véhicules (il faudra bien pour libérer Orléans déplacer les centaines d’hommes alors au maquis), les maquisards organisent ce 12 août l’attaque de véhicules ennemis remontant sur la nationale 60, près du lieu-dit « Chicamour ». Mais l’embuscade tourne mal, et les combats font rage toute la journée. 9 des hommes du maquis y trouvèrent la mort.