Au cours des durs combats de la journée du 25 août 1944, 8 éléments du maquis perdent la vie à Paris. Trois lieux commémorent aujourd’hui leur sacrifice dans la capitale.
L’École militaire
L’assaut de l’Ecole militaire est mené par trois sections de la Compagnie Robert, soit environ 60 maquisards, appuyés par 6 chars Sherman du 12ème Cuirassiers de la 2ème DB. Lors de l’attaque, très violente, 4 résistants du maquis de Lorris sont tués. 3 inconnus1, et Robert Coudon. Une première plaque placée devant l’Ecole militaire rend hommage à ces 4 combattants.
Les combats sur le Pont de la Concorde
En début d’après-midi, pendant que les hommes de la Compagnie Robert se battent autour de l’Ecole Militaire, la Compagnie Albin progresse le long de la Seine vers le Pont de la Concorde et le Pont Alexandre III, sous un feu nourri. Claude Billand est tué par une grenade allemande sur le Pont de la Concorde sous les yeux de son frère, le Sous-lieutenant Georges Billand. Claude Billand aurait eu 21 ans le 29 septembre 1944, il était étudiant en physique-chimie. Claude Billand a reçu l’hommage de sa ville de Bois-Colombes le 31 octobre 2013, en rejoignant le carré militaire du cimetière.
Sur le pont Alexandre III
Sur le Pont Alexandre III quelques centaines de mètres plus loin, Bernard Chalopin et sa section de la Compagnie Albin tentent de gagner l’autre rive. Trois maquisards perdent la vie dans cette entreprise, une plaque leur rend aujourd’hui hommage sur le pont.
Le 23 mai 2006, deux ans après avoir été invités à participer aux cérémonies de commémoration de la Libération de Paris, les plaques commémoratives de l’Ecole militaire et du Pont Alexandre III sont officiellement inaugurées en présence des membres de l’AFAAM et des anciens du maquis de Lorris, auxquels les autorités rendent ce jour-là un vibrant hommage.
- il ne faut pas s’étonner que personne ne soit parvenu à identifier ces trois hommes, rappelons que les résistants entraient au maquis sous des pseudonymes pour des raisons évidentes de sécurité, un maquis qui rassemblait alors entre 500 et 600 hommes à ce moment, nombreux étaient ceux qui étaient venus renforcer les effectifs depuis ses débuts, et tous les maquisards ne se connaissaient donc pas. Selon le témoignage de Charles Léger, l’un d’entre eux serait cependant un des 10 soldats russes prisonniers des Allemands et libérés par les maquisards lors d’une attaque de convoi. Déracinés, ils demandèrent à poursuivre la lutte en rentrant au maquis, et intégrèrent la Compagnie Robert, aux côtés des Arméniens déjà présents et susceptibles de les comprendre ! Dans le récit de la prise de l’Ecole militaire par André Bonnefoy, celui-ci évoque « la perte de 4 hommes, dont un seul, Godon, a été identifié. Les trois autres, soldats de l’ombre, sont restés inconnus, faute d’identité réelle. » : il semble bien que Godon soit en réalité Robert Coudon, dont le nom figure aujourd’hui sur la plaque devant l’Ecole militaire, ainsi que sur une plaque commémorative dans l’Église Saint-François-Xavier du 7ème arrondissement (s’agit-il vraiment du même homme ?) ↩︎