Retour à Le Maquis de Lorris

Les combats de la Libération

Direction Orléans

Du fait de l’attaque du 14 août, c’est l’armée Patton qui libéra seule Orléans, sans la participation pourtant prévue du Maquis de Lorris. L’arrivée des maquisards à Orléans ne s’est faite que le 17 Août. Mais au passage, les combattants du maquis participèrent à la libération de Châteauneuf-sur-Loire ainsi qu’aux combats de Fay-aux-Loges.

Témoignage recueilli et enregistré par les élèves du Club Résistance 2010/2011 du collège Geneviève de Gaulle Anthonioz des Bordes
Bernard Chalopin et Jean Héau, le 11 mai 2011, au collège

Rappelons tout d’abord que le maquis de Lorris essuie le 14 août 1944 une violente attaque, forçant les résistants à quitter l‘abri devenu tout relatif de la forêt. Conformément au plan établi en amont, les compagnies s’étaient repliées en convoi vers des lieux prédéterminés, sur Bouzy-la-Forêt et Ouzouer-sur-Loire notamment pour le plus gros des troupes.

Depuis le 15 juillet, le colonel O’Neill a transféré son PC de « La Folie » à la « Belle Sauve », toujours près de Vitry-aux-Loges, c’est de là qu’il dirige les opérations (voir plan). Le lendemain de l’attaque du maquis, le 15 août, il tente de joindre ses unités et organise leur rassemblement. Les agents de liaison transmettent l’ordre de se réunir au gué Girault, entre Vitry et Châteauneuf-sur-Loire. Les premiers éléments américains approchant alors d’Orléans, le colonel O’Neill a bien l’intention de les appuyer. Le 16 août à 22 heures, tout le maquis est enfin regroupé sur la route de Fay-aux-Loges, à hauteur du gué Girault. C’est à partir de ce moment que le maquis de Lorris livrera combat au grand jour.

Le 17 août, les résistants entrent dans Châteauneuf-sur-Loire, tout juste évacuée par les troupes allemandes, qui ont appris l’arrivée des Américains à Orléans. Après quelques escarmouches, la ville fête ses libérateurs qui se dirigent le soir même sur Orléans.

A la libération de Châteauneuf-sur-Loire, 17 août 1944, avec de g. à d. Bernard de Tailly, René Toulza, Jacques Brodu,
Jacques-Henri Cordier, Paul Renaud, (?)
(Droits réservés, musée départemental de la Résistance et de la Déportation de Lorris)

Le maquis s’installe près du Parc Pasteur encore pilonné par des obus allemands tirés depuis la rive sud de la Loire. Le 18 août, tandis que le colonel O’Neill installe son PC à la préfecture, les trois compagnies se rassemblent au quartier Dunois. Les compagnies Robert et Albin sont positionnées en surveillance sur la rive Nord de la Loire.

Voir plan ci-dessous, suivez la route empruntée par les maquisards après l’attaque du 14 août 1944, du Carrefour de la résistance à Orléans,  en cliquant sur les repères numérotés pour suivre leur progression et afficher plus d’informations, d’autres photos ou documents, zoomez sur la zone que vous voulez explorer, en mode Plan ou Satellite

Le 17 août, les résistants entrent dans Châteauneuf. Ils y apprennent l’arrivée des Américains à Orléans. Après quelques escarmouches, et une première cérémonie émouvante dans laquelle le colonel O'Neill présente avec malice ses hommes, "mes bandits, mes terroristes" dit-il aux habitants présents, les trois compagnies font rapidement route sur Orléans. Après la prise de contact avec les Américains et les autorités militaires à la Préfecture, le maquis s’installe près du Parc Pasteur encore pilonné par des obus tirés allemands depuis la rive sud de la Loire.
C'est le nouveau PC du colonel O'Neill : c'est là qu'il apprend l'attaque du maquis et prend les mesures pour rassembler ses effectifs, espérant bien libérer Orléans aux côtés des Américains tout proches de la ville.

17 août 1944, 7 heures, les hommes du maquis pénètrent dans Châteauneuf et découvrent que la ville venait d'être évacuée. Après quelques accrochages, une vingtaine d'Allemands sont faits prisonniers. A 15 heures, une cérémonie est organisée à la va-vite devant le monument aux morts devant une population enthousiaste (photo)

 

C'est le point de rassemblement des hommes du maquis. C'est tout un convoi de véhicules qui se retrouvent ainsi sur la route de Fay-aux-Loges, à hauteur du gué Girault. Nous sommes le 16 août 1944, il est 22 heures. Le lendemain, le colonel décide d'attaquer et de libérer Châteauneuf-sur-Loire.
Le 15 juillet, le colonel O'Neill quitte la ferme de La Folie à Vitry-aux-Loges pour installer son nouveau PC plus au sud du village, à La Belle Sauve.
Suite à l'attaque du 14 août par le régiment de sécurité allemand 1010, les maquisards se dispersent. Deux convois se dirigent l'un vers Bouzy-la-Forêt, l'autre vers Ouzouer-sur-Loire.

Une fois cantonnés à Orléans, les résistants rendront ainsi bien des services, notamment en prenant une part active aux combats au sud de la Loire entre le 19 et le 23 août. C’est en effet à partir du 19 que des unités sont déployées autour de Mareau-aux-Prés, St Hilaire, Tigy, St Cyr en Val, ou encore Sandillon.

Des éléments de la compagnie Paul et la section Billand se portent en soutien des GMR (groupes mobiles) en difficulté au pont St-Nicolas près de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin. Le reste du maquis défile ce jour-là Place Jeanne d’Arc, après une courte cérémonie au Monument aux Morts.

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Le maquis défile à Orléans, 19 août 1944
(Droits réservés, musée départemental de la Résistance et de la Déportation de Lorris)

La section Billand se rend brillamment maître du pont St-Nicolas et participe à son tour à une cérémonie devant le Monument aux Morts de St-Hilaire. Le soir, les maquisards engagent le combat sur Mareau avant de se replier sur St-Hilaire devant la forte résistance allemande. Le 20 août, les résistants reçoivent l’aide de l’artillerie américaine. Mission des unités du maquis de Lorris, surveiller les rives du Loiret en attendant des renforts, et contrôler la route d’Orléans. A noter que le 21, des maquisards devront faire un aller-retour express vers Pithiviers où des renseignements indiquent que les Allemands se livreraient à des représailles contre la population. Ne trouvant personne à leur arrivée, les maquisards regagnent bien vite Orléans.

Le 22, les trois compagnies traversent le fleuve avec pour mission « d’assurer la couverture de la ville d’Orléans, c’est-à-dire occuper la région Jargeau, Saint-Cyr-en-Val, Olivet, Saint-Hilaire-Saint-Mesmin ». Le maquis de Lorris reçoit quelques Jeeps de reconnaissance américaines et des radios. Le PC est installé à la mairie de Saint-Jean-le-Blanc. La compagnie Albin se charge de la partie sud d’Olivet. De son côté, la compagnie Robert occupe Sandillon, puis Saint-Cyr-en-Val et le Château de la Source. Les deux compagnies font leur jonction le 23 août au matin. La compagnie Paul se concentre sur Saint-Hilaire-Saint-Mesmin. Les accrochages sont sévères le long du Loiret.

Les accrochages des Ponts Saint-Nicolas et Moulin de Saint-Santin, Compagnie Paul, 23 août 1944

Le 23 août 1944, la Compagnie Paul de Pierre Gramond (photo ci-dessous) reçoit pour mission de neutraliser la résistance allemande à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin. Les sections Dufour et Lacroix renforcent le dispositif, la suite nous est racontée par les anciens :

Dans la matinée du 23, la section Dufour est envoyée en reconnaissance avec mission :

– de repérer les défenses ennemies à l’Est de la localité

– de repérer celles du pont St-Nicolas

A 10 heures un groupe traverse le Loiret et visite le vieux Moulin. Trois mitrailleuses sont repérées. L’autre groupe s’approche du pont. L’ennemi est retranché sur la rive sud. La section assure la surveillance jusqu’à la N751. Elle est alors accueillie par la Compagnie Paul et la section Lacroix stationnées sur la route de St-Pryvé à St-Hilaire, d’où partira l’attaque. D’après les renseignements recueillis, l’affaire va être dure, car l’ennemi est sérieusement retranché sur les rives sud du Loiret ; les sections d’attaque auront à franchir des espaces entièrement découverts sous le feu des mitrailleuses lourdes ennemies. Ce n’est plus de la guérilla. L’artillerie américaine donne son appui. Le capitaine Paul à, à sa disposition, un groupe de radios alliés, lesquels font la liaison d’une part avec le mouchard qui survole les lieux, d’autre part avec le PC des batteries situées à Orléans.

A dix-sept heures un premier tir de 72 obus est effectué sur les positions ennemies reconnues par la section Dufour. Mais celles-ci ne sont pas atteintes. A dix-huit heures, deuxième tir de 50 obus environ, le « mouchard » signale que l’ennemi a évacué St-Hilaire. Les résistances ne sont toujours pas atteintes et ne suivent pas le mouvement de repli signalé par le mouchard. On va tout de même essayer de franchir le pont St-Nicolas. La section Dufour attaquera par le Sud-Est de St-Hilaire, suivant l’itinéraire reconnu le matin même. Les autres groupes de la compagnie Paul s’installeront sur le Loiret et soutiendront l’attaque des sections Dufour et Lacroix.

Vers dix-huit heures, la section Lacroix débouche sur l’esplanade située à l’Est du pont. Un FM est placé dans une maison qui fait face au pont, les autres armes automatiques, le long d’une haie de buis qui limite l’esplanade au bord du Loiret. Deux voltigeurs sont envoyés au milieu du pont (défilement de l’homme couché), un groupe se tient à l’entrée, prêt à foncer sur l’autre rive La réaction allemande ne se fait pas attendre. Les deux voltigeurs de tête sont pris sous le feu ennemi et se trouvent momentanément bloqués. Une fusillade de plus en plus nourrie commence de part et d’autre. Les FM adverses font des tirs bien ajustés, de face et d’enfilade. Il est difficile de les repérer. Vers 19h20, les minen entrent en action. L’effet moral est considérable, car les nôtres ne sont nullement protégés contre les tirs courbes. Au bout d’un quart d’heure, la position devient intenable. Le lieutenant Lacroix fait abriter ses hommes derrière les maisons qui bordent l’esplanade, toutefois les équipes de FM restent en place pour permettre aux voltigeurs engagés sur le pont de se replier. Ces derniers effectuent leur repli en rampant, et avec beaucoup de difficultés. Ils arrivent toutefois à rejoindre leur groupe ainsi d’ailleurs que les équipes de FM restées en place pour assurer leur repli. Les mitrailleuses boches et les minen arrosent toujours très violemment l’esplanade, mais les nôtres sont à l’abri derrière les maisons. Ils se contentent d’observer le tir et de repérer les armes adverses jusqu’au moment où l’ordre de repli leur parviendra.

La section Dufour, de son côté, traverse le Loiret, ainsi que le parc du Château et se dirige à travers les vignes vers les positions reconnues le matin. Après avoir parcouru 200 mètres environ, les mitrailleuses et les minen font un tir de barrage qu’il est impossible de franchir. Les nôtres sont stoppés sur leurs positions et ont d’ailleurs beaucoup de mal à s’y maintenir. Nos FM font des tirs de neutralisation jusqu’au moment où la section recevra l’ordre de se replier.

De 20h15 à 20h30, l’artillerie américaine donne à nouveau. Les sections passent immédiatement à l’attaque ; mais en vain. Elles sont stoppées presque aussitôt. A la tombée de la nuit, le maquis n’a pu atteindre ses objectifs, les sections n’ont guère progressé au-delà de leur base de départ. Elles restent sur place tandis que l’artillerie amie bombarde pour la troisième fois les rives Sud du Loiret. C’est alors que le capitaine Paul envoie le message suivant. « Bien accrochés sur les ponts de St-Hilaire et Moulin de Sautin. Pas de nouvelles sur ma gauche, patrouille non accrochée, pas rentrée. Serais heureux avoir attaque par l’Est par Cie Albin. Dois-je tenir cette nuit pour permettre attaque Albin ? Les Américains ont l’intention de bombarder tout la nuit. »

A la suite de ces deux attaques nos pertes s’élevaient à trois tués (Villain, Butot, Pailloux) et quatre blessés. 

Trois maquisards de Lorris tombent à cet endroit en tentant de franchir le Loiret
Les maquisards essuient là une très forte résistance des troupes allemandes

En réalité, ce rapport doit être nuancé : ce sont bien 5 maquisards (et non 3 comme le note Pierre Gramond) qui tombent à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin et Saint-Pryvé-Saint-Mesmin ce 23 août. Deux d’entre eux trouvent la mort près du Pont St-Nicolas, François Pailloux et René Villain, tandis que trois autres sont tués près du Pont du Moulin de Saint-Santin, André Butot, Albert Plouin et Louis Thomas. C’est en voulant secourir André Butot, seulement blessé dans un premier temps sur le pont, que Louis Thomas perdra la vie : c’est pour leur rendre hommage que le Pont du Moulin de Saint-Santin sera rebaptisé le Pont des 3 FFI le 26 février 1995.

Les combats de Saint-Cyr-en-Val, Compagnie Robert, 23 août 1944

Dans le même temps, toujours le 23 août, la compagnie Robert se heurte aussi à une forte résistance allemande. Deux maquisards de Lorris perdent la vie, René Lemaire et Pierre Heurtaut. Voici le rapport du lieutenant Robert (Charles Lonchambon) au Capitaine Albert :

Robert à Albert. Aie pris contact avec section Etienne. St-Cyr a été attaqué vers 18 heures par éléments légers : 2 sides, 2 V.L.1 Engagement : durée 40 minutes, nos pertes : un tué, trois blessés2. Ennemi : 4 tués. Le village est toujours entre nos mains, j’ai fait replier section Château de la Source, installe mon PC à St-Cyr. Reste section Sandillon. Prévoir pour le matin une nouvelle attaque en force qui peut être repoussée avec appui artillerie sur la partie Sud du village, en laissant la partie de la route de Sandillon libre. Deux sections supplémentaires (renfort) suffiraient pour tenir tout temps voulu. Ai besoin de munitions FM3. Groupe Percin4 pas encore rentré. Trois patrouilles de 4 hommes sillonnent la région pour essayer obtenir renseignements à leur sujet. Blessés seront évacués sur Olivet par sanitaire Ste-Marie. Stop. 

(1) Sides-cars et véhicules légers

(2) René Lemaire est tué. Les blessés sont transportés dans des conditions difficiles vers Jargeau dans une camionnette réquisitionnée, il faut passer la Loire de nuit sur une passerelle métallique très étroite (le pont est détruit), avant que les blessés ne soient évacués par une ambulance vers l’hôpital d’Orléans. Pierre Heurtaut décédera peu après.

(3) Fusil mitrailleur

(4) La section dont fait partie le lieutenant Bernard de Percin a reçu confirmation qu’une unité allemande stationnée à Marcilly demande à se rendre. De Percin, chef de groupe, décide de s’y rendre avec 4 volontaires : Louis Bareille, Lucien Bennetot, Maurice Legesne et Gilbert Rousset (récit ci-dessus).

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Les fusillés du bois de Chevaux, 26 août 1944

Les anciens du maquis ont réuni suffisamment de témoignages pour reconstituer ces dramatiques événements :

Ils partent sans armes, munis seulement d’un drapeau blanc, en camionnette appartenant à M.Lecointe, maraîcher à Saint-Jean-le-Blanc ; à Marcilly-en-Villette, ils se présentent à l’officier allemand commandant la place, qui arrête ces plénipotentiaires. Trois sont retenus au poste de ce lieutenant, les deux autres sont amenés, les yeux bandés, à la Ferté-Saint-Aubin, par les Allemands, où se trouve le général. Retour de ces deux hommes le même jour vers minuit. Ensuite les cinq sont enfermés chez M.Champillard, cafetier à Marcilly, puis quelques instants plus tard, dans la salle de la mairie où ils peuvent se restaurer.

Le lendemain, toujours les yeux bandés, ils sont transférés à la Ferté-Saint-Aubin, dans la cour du Château Masséna, et présentés au commandant allemand Leye. Après interrogatoire, ils sont emmenés dans les bois de Chevaux. Les quatre soldats sont fusillés dans le dos par des salves de mousquetons. Bernard de Percin est tué face à ses bourreaux, le 26 août à 14h30. 

Une heure plus tard, une femme qui faisait paître des chèvres fit la découverte des cadavres abandonnés par les boches. Les victimes furent inhumées par les soins de M.Garnier, régisseur du Domaine des Chevaux, dans une clairière voisine, encadrée de magnifiques chênes qui forment une couronne au-dessus des tombes.

Leur chef, Bernard de Percin, ce garçon aux mains fines, un peu dégingandé, qui, revenant d’une expédition à Vitry, nous déclarait : « J’ai bien essayé de prendre un air de terroriste, avec ma mitraillette, mais je n’ai pas pu. ». Il était pourtant devenu un parfait maquisard, buvait du vin rouge et parlait comme un vieux Marsouin. Il avait toujours un sourire sur les lèvres, qui en faisait l’ami de tout le monde. C’était un idéaliste silencieux. Il n’a pas cru à la cruauté du boche. Plénipotentiaire, demandé par les Allemands qui voulaient se rendre, il est tombé sans arme, avec son drapeau blanc, lâchement assassiné près de La Ferté-Saint-Aubin.

Mais avant de mourir, il avait dû pardonner. 

Les noms des 5 fusillés du bois de Chevaux, Bernard de Percin, Louis Bareille, Lucien Bennetot, Maurice Legesne et Gilbert Rousset, sont désormais associés à ceux de toutes les victimes de la répression allemande en Sologne au Mémorial Bellefontaine à La Ferté-Saint-Aubin.

  1. Side-cars et véhicules légers ↩︎
  2. René Lemaire est tué. Les blessés sont transportés dans des conditions difficiles vers Jargeau dans une camionnette réquisitionnée, il faut passer la Loire de nuit sur une passerelle métallique très étroite (le pont est détruit), avant que les blessés ne soient évacués par une ambulance vers l’hôpital d’Orléans. Pierre Heurtaut décédera peu après. ↩︎
  3. Fusil mitrailleur ↩︎
  4. La section dont fait partie le lieutenant Bernard de Percin a reçu confirmation qu’une unité allemande stationnée à Marcilly demande à se rendre. De Percin, chef de groupe, décide de s’y rendre avec 4 volontaires : Louis Bareille, Lucien Bennetot, Maurice Legesne et Gilbert Rousset (récit ci-dessus). ↩︎